Créé en 1993, le Parc National de Nouabalé-Ndoki est l'une des zones les plus intactes de la forêt tropicale du bassin du Congo, abritant des populations importantes au niveau mondial de grands mammifères emblématiques et menacés, tels que gorilles, chimpanzés et éléphants de forêt. Situé à plus de 900 km au nord de Brazzaville, la capitale de la République du Congo, et couvrant plus de 4 000 kilomètres carrés, le Parc est l'un des endroits sauvages à haute intégrité les plus isolés du monde.
Les forêts de Nouabalé-Ndoki regorgent d'une biodiversité remarquable, abritant de nombreuses espèces botaniques rares, d'anciens acajous et certaines espèces les plus braconnées au monde, dont les pangolins et les perroquets gris. En 2017, on estimait que 8 000 éléphants et 30 000 grands singes vivent à l'intérieur et autour du Parc.
Le Parc est voisin du Parc National de la Lobéké au Cameroun et des Aires Protégées de Dzanga-Sangha en République centrafricaine, formant ensemble le Tri-National de la Sangha (TNS) : une zone de conservation transfrontalière inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO de 25 000 kilomètres carrés dédiée à la conservation de la faune, dans laquelle on trouve plus de 116 espèces de mammifères et 429 espèces d'oiseaux.
Personne ne vit à l'intérieur du Parc, mais environ 25 000 personnes habitent à sa périphérie. Ces personnes bénéficient directement de la conservation, notamment grâce à un meilleur accès à l'éducation, aux soins de santé et à des emplois stables. Un nombre important d'habitants des deux villages les plus proches, Bomassa et Makao, travaillent pour le Parc en tant qu'écogardes, pisteurs, chercheurs, chauffeurs et comptables, assurant le fonctionnement et la gestion quotidiens de l'aire protégée.
Ces communautés ont joué un rôle clé en soutenant le travail de recherche et de cartographie qui a conduit à la création du Parc en 1993. Et leur connaissance de la forêt s'est transmise de génération en génération, notamment au sein des communautés autochtones, à l'exemple de ceux qui travaillent à Mondika, où le savoir-faire des traqueurs de gorilles se passe de père en fils.
Grâce à cette expertise unique, le Parc a pu créer des sites de recherche permanents au cœur de la forêt. Sur les sites de recherche de Mondika, Mbeli Baï et Goualougo, des données scientifiques sont collectées en continu sur l'écologie et le comportement de diverses espèces animales depuis plus de 20 ans. Il s'agit notamment de la plus longue étude continue sur les gorilles des plaines de l'Ouest et de la deuxième plus longue étude continue sur les éléphants de forêt au monde.
Ces sites de recherche à long terme ont permis de former des dizaines de chercheurs, tant congolais que venus du monde entier, et ont conduit à des avancées majeures dans notre compréhension de ces écosystèmes.
L'habituation de cinq groupes de gorilles des plaines de l'Ouest et d'une communauté de chimpanzés à la présence humaine permet l'observation directe de ces primates, tant par les chercheurs que par les touristes. Et malgré la longévité de ce travail, de nombreux aspects du comportement de ces espèces restent encore à découvrir et à comprendre.
L'engagement à long terme du Parc envers les communautés au profit de la faune et de la science est la garantie d'un avenir durable pour ce lieu unique et ses habitants, afin de protéger et de promouvoir l'un des derniers paradis véritablement sauvages de la planète.