Le Parc a toujours pu compter sur un précieux allié : les communautés qui vivent de cette forêt. Les habitants des villages voisins ont participé à la création du Parc et sont aujourd'hui les partenaires, employés et bénéficiaires des efforts de conservation de la faune sauvage.
Les villages qui entourent le Parc abritent une grande variété de communautés, de confessions et de nationalités.
Historiquement, les forêts avoisinantes du Parc ont toujours été faiblement peuplées, et aucun signe de peuplement permanent n'a été trouvé à l'intérieur du Parc. Les BaAka, peuple autochtone semi-nomade vivant de la chasse et de la cueillette, parcouraient les vastes forêts, commerçant avec les villages de pêcheurs situés le long des rivières Sangha et Motaba.
Avant l'apparition des routes, les villages n'étaient accessibles qu'à pied ou en bateau, et tous les peuples, que ce soit les BaAka, les Pomo, les Kaka ou les Bomassa, dépendaient des ressources naturelles de ces riches forêts et rivières. Aujourd'hui, les localités les plus proches du Parc sont Bomassa, à environ 20 kilomètres du Parc au sud-ouest sur la rivière Sangha, et Makao, à environ 30 kilomètres à l'est, sur la rivière Motaba.
Dans les années 1990, les Peuples Autochtones et les Communautés Locales se sont fortement impliqués dans les premières études de la faune sauvage et dans les efforts de protection, constituant un soutien solide à la création du Parc en 1993. Depuis, la population a notamment grandement bénéficié de la création d'emplois, 80% des chefs de famille à Bomassa et 40% des chefs de famille à Makao travaillant pour le Parc. Les personnes qui chassaient auparavant les éléphants travaillent aujourd'hui pour le Parc en tant qu'écogardes, guides ou travaillent dans la recherche scientifique ou la gestion administrative.
Hélène est coiffeuse à Bomassa, et soutient les activités de développement communautaire du Parc en tant que relais au sein de sa communauté BaAka.
Avec le développement des activités d'exploitation forestière en périphérie du Parc, les Peuples Autochtones ont malheureusement été marginalisés, s'installant de plus en plus dans les villages, et perdant ainsi une partie de leurs traditions semi-nomadiques. Le gouvernement congolais a pris des mesures pour assurer la protection des Peuples Autochtones par le biais de nouvelles lois destinées à protéger la culture et les modes de vie des BaAka. Le Parc cherche à maintenir cet objectif, en honorant le rôle des BaAka en tant qu'acteurs clés de la conservation. De nombreux autochtones BaAka mettent leurs connaissances traditionnelles inégalables de la forêt au service de la conservation en tant qu'écogardes ou assistants de recherche, tandis que d'autres travaillent à l'amélioration de la gestion de la chasse en périphérie du Parc.
Outre les avantages directs en matière d'emploi, le Parc vise également à améliorer le niveau de vie des communautés vivant au plus près de la faune sauvage, tout en veillant à ce que les ressources naturelles dont elles dépendent soient préservées pour les générations futures. À cette fin, le Parc soutient d'importants services clés pour ces communautés rurales, notamment en facilitant l'accès à l'éducation, à des bourses, scolaires, à des centres de santé et à de l'eau potable.
Reliant la République centrafricaine, le Cameroun et le Congo, la rivière Sangha est d'une importance vitale pour la région, car elle permet la pêche, le commerce, l'assainissement et le transport.
Les communautés vivant le long de la rivière Sangha dépendent aussi beaucoup de la chasse et de la pèche. Avec l'augmentation de la demande urbaine en viande de brousse, la nécessité d'améliorer la gestion de ces ressources ne fait que croître. En réponse, le Parc travaille avec les pêcheurs et les chasseurs locaux pour trouver de meilleures façons de gérer les stocks de poissons et de gibier afin de garantir la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance locaux. Une charte promouvant les bonnes pratiques de pêche a notamment été adoptée en 2017. Alors que la conservation porte ses fruits, les animaux sauvages peuvent empiéter sur le bien-être des populations. Les éléphants, par exemple, sont un obstacle majeur à l'agriculture et peuvent dévaster des champs en quelques minutes. Le Parc a implanté un projet pilote de clôture électrique à énergie solaire pour protéger les cultures dans le village de Bomassa, une opportunité sans précédent pour les communautés dans une région où l'agriculture est impensable vu la densité d'éléphants.