PETITS SINGES

Facilement observables dans les arbres au-dessus des sites de recherche ou du siège du Parc à Bomassa, les singes de l'Ancien Monde qui habitent le Parc National de Nouabalé-Ndoki sont remarquables par la diversité de leurs couleurs et de leurs apparences. Leur taille est également très variable, allant de 40 à 70 cm. Ils appartiennent tous à la même famille de primates, cousins des grands singes, et donc de l'homme. Bien qu'elles ne soient pas considérées comme menacées, ces espèces sont présentes dans tous les marchés de viande de brousse de la région et leur survie pourrait rapidement être compromise.
SINGE DE BRAZZA
En langue locale : Mossila
Nommé d'après le naturaliste et explorateur italien Jacques Savorgnan de Brazza, le singe de Brazza (Cercopithecus neglectus) est connu pour sa capacité à être silencieux, lent et observateur. Son apparence étonnante comprend un épais sourcil rouge, une longue barbe blanche, un arrière-train également blanc et un scrotum bleu chez les mâles. Le reste de son corps, dans les tons gris, lui permet de passer inaperçu contre l'écorce des arbres. 

Les prédateurs des singes de Brazza sont les aigles, les léopards, les chimpanzés, mais aussi l'homme. Présents en Afrique centrale et orientale, ils sont devenus rares au Kenya, en Éthiopie et en Ouganda, où la pression agraire a réduit leur habitat. Ils figurent sur la liste rouge de l'UICN des espèces en tant que « préoccupation mineure », mais des données supplémentaires sont nécessaires pour établir des plans d'action en vue de leur conservation.
COLOBE GUÉRÉZA
En langue locale : Kalu
Le colobe guéréza, appelé guéréza à manteau ou colobe noir et blanc, est aussi appelé satiriquement « magistrat » à cause de ses longs poils blancs sur les côtés, évoquant la tenue des hommes de loi congolais. Ils s'aventurent parfois au sol, notamment dans le baï de Mbeli, ou même dans la base de Bomassa, à la recherche de nourriture. 

Les guérézas sont connus pour leur capacité à s'adapter à des environnements perturbés. Ils sont moins exigeants que leurs cousins les colobes rouges et se contentent de territoires plus restreints. Ils sont donc plus répandus et plus communs dans le nord du Congo. Les guérézas sont également connus pour leurs démonstrations de force en groupe, au moyen de cris forts et sourds et de secouements de branches.
MOUSTAC
Dans les langues locales : Kweti (Lingala), Mbeti (Bendzele), Moutenge (Mbangombe)
Les moustacs (Cercopithecus cephus) habitent les forêts tropicales de basse altitude de l'Afrique centrale. Leur apparence varie à travers le Bassin du Congo, avec comme caractéristiques communes un dos et une couronne brunâtres griffés. Ceux qui habitent Nouabalé-Ndoki doivent leur nom à la barre de poils d'un blanc éclatant qui sépare leur bouche de leur visage bleu vif, flanqué de favoris jaunes. 

Ces singes colorés, à la queue rouge de la taille de leur corps, se nourrissent principalement de fruits et d'insectes. Ils se caractérisent par leurs mouvements rapides et brusques, ainsi que par leurs cris aigus et brefs. Ils ont également la particularité de former des associations polyspécifiques avec d'autres singes, ce qui améliore l'efficacité de la recherche de nourriture et les stratégies anti-prédatrices.
HOCHEUR
En langue locale : Koi
Plus rare que les espèces précédentes, le hocheur (Cercopithecus nictitans), possède une tache blanche distinctive sur le nez qui contraste nettement avec sa face noire. Ses poils sombres se colorent d'un élégant dégradé de beige presque doré. Les hocheurs vivent dans les hauteurs de la canopée en groupes de 12 à 30 individus dominés par un mâle. Des études ont prouvé que les hocheurs disposent d'un système de vocalisation complexe avec des sons spécifiques en fonction de la menace à laquelle ils sont confrontés ainsi que des combinaisons pour faire des messages en forme de phrases. Un cri d'alarme spécifique a été enregistré pour la première fois à Nouabalé-Ndoki et a permis de mieux comprendre leurs vocalisations, tout en soulevant de nouvelles questions. En raison de la forte pression de chasse et de la perte d'habitat, cette espèce a été classée comme « quasi menacée » par l'UICN.
MANGABEY À JOUES GRISES
En langue locale : Ngada
Le mangabey à joues grises (Lophocebus albigena) est un singe imposant à longue queue dont le corps est recouvert d'une fourrure sombre et dont la face est ornée de touffes de poils gris, lui donnant un air punk. Cependant, son visage nu, marqué par de longs sourcils noirs et de fins poils plus pâles sur les joues, lui donne une certaine grâce. 

Leurs cris sont spécifiques à chaque groupe et sont utilisés pour communiquer avec les groupes voisins afin d'annoncer leur présence et d'éviter les conflits. En plus de jouer un rôle dans la dispersion des graines, les mangabeys à joues grises sont également considérés comme des pollinisateurs, car ils passent du temps parmi les fleurs dans la partie supérieure de la canopée et s'en nourrissent occasionnellement. Cette espèce est classée comme « vulnérable ».