ESPÈCES RARES

Si le Parc National de Nouabalé-Ndoki est un lieu idéal pour observer les grands mammifères emblématiques dans leur milieu naturel, sa forêt abrite également de nombreuses espèces qui savent rester à l'abri des regards. Ces espèces, souvent nocturnes et/ou arboricoles, nourrissent des fantasmes et des croyances qui les rendent parfois prisées et chassées. Ce sont des espèces que l'on peut entendre, que l'on croit voir, qui nous entourent sans être vues.
PANGOLINS
En langues locales : selon l'espèce - Kokolo (Mbangombe) pour le pangolin à longue queue, Kaka (Lingala), Kanjono (Mbangombe), Ekadi (Bendzele) pour le pangolin à ventre blanc, ou Piguie (Lingala), Kelepa (Mbangombe), Ekadi (Bendzele) pour le pangolin géant.
Les trois espèces de pangolins présentes à Nouabalé-Ndoki, à première vue similaires, diffèrent grandement : le pangolin géant (Smutsia gigantea), en voie de disparition, peut mesurer jusqu'à 1m, et ne sort de son terrier que la nuit, tandis que le pangolin à longue queue (Phataginus tetradactyla) ne mesure que 40 cm, est arboricole et diurne. Le pangolin à petites écailles (Phataginus tricuspis), quant à lui, se distingue par une face pâle et plus courte. C'est un animal nocturne qui peut faire son nid aussi bien dans les arbres qu’au sol. 

Ils ont en commun de se nourrir d'insectes en brisant les termitières et les fourmilières avec leurs griffes acérées. Les trois espèces sont recouvertes d'écailles, qui constituent jusqu'à 20 % de leur poids total et leur permettent de se protéger de leurs prédateurs en se mettant en boule. Ces écailles sont également l'une des principales raisons pour lesquelles ils sont les mammifères les plus trafiqués au monde : utilisées dans la médecine traditionnelle, ces écailles, bien que constituées de kératine, sont vendues à prix d'or sur certains marchés asiatiques.
LÉOPARD
En langues locales : Ngoyi (Lingala), Embongo (Bendzele), Suwa (Mbangombe)
Les léopards (Panthera pardus) se trouvent dans différentes régions d'Afrique et d'Asie, dans des habitats allant des steppes aux zones arides et montagneuses, en passant par les forêts tropicales. Le léopard est le plus grand prédateur du Parc National de Nouabalé-Ndoki, chassant de façon opportuniste ongulés et primates. Il peut même traquer et tendre des embuscades aux gorilles, généralement des enfants ou des jeunes adultes. 

Solitaires et territoriaux, les léopards adultes ne se fréquentent que pour l'accouplement ; les femelles peuvent être accompagnées de leur progéniture même après le sevrage et partager des proies avec eux. À l'exception de l'homme, les léopards sont les seuls prédateurs des grands primates. 

Les léopards peuvent mesurer jusqu'à 180 cm de long, avec une queue d'environ un mètre. La femelle est légèrement plus petite. L'espèce est classée comme vulnérable en raison de la perte d'habitat et du braconnage pour leurs peaux ou lors de rites de passage traditionnels.
DAMAN DES ARBRES
En langues locales : Ngandou (Lingala), Epoyo, Boualo (Bendzele), Yoka (Mbangombe)
Le daman des arbres (Dendrohyrax dorsalis) est un petit mammifère nocturne originaire d'Afrique. Malgré l'absence de queue visible, en raison de sa taille et de son apparence, le daman a longtemps été considéré comme un rongeur, avant que ces petits animaux laineux ne soient classés dans un ordre à part entière, les Hyracoidea. 

Ils sont généralement solitaires, nocturnes et très habiles à grimper grâce à leurs pattes allongées. L'espèce présente à Nouabalé-Ndoki se distingue par un pelage particulièrement sombre avec une trace dorsale blanche. Ils se nourrissent de feuilles, de fruits et de brindilles dans la canopée et nichent en hauteur. Bien qu'ils soient très rarement vus, il est impossible de ne pas les entendre : les damans des arbres mâles émettent en début de soirée, et souvent une seconde fois plus tard dans la nuit, des cris territoriaux bruyants et stridents, qui peuvent ressembler aux cris d'une personne en détresse.
LOUTRE DU CONGO
En langues locales : Londo (Lingala), Djoko (Bendzele).
La loutre du Congo (Aonyx congicus) est la moins bien connue des loutres d'Afrique. D'après sa morphologie, on pense que cette espèce est principalement terrestre. Elle traverse les marécages et les forêts pour se nourrir de mollusques, de guêpes, de crabes et de petits vertébrés trouvés sur les berges vaseuses. 

C'est une très grande loutre qui peut mesurer jusqu'à un mètre de long, avec des oreilles, un nez et un cou blancs. Elle doit son absence de griffes à son adaptation pour mieux développer son toucher et ainsi pouvoir naviguer dans des eaux boueuses et opaques. C'est un animal puissant qui peut échapper à la plupart des prédateurs (crocodiles, aigles ou léopards). 

Solitaire, l'apercevoir dans les baïs de Mbeli ou Wali est une chance inespérée.